• Jérôme E.

    Si l’on accepte d’entendre qu’il n’y a rien entre Picasso et Warhol, il faut aussi pouvoir dire qu’il n’existe pas davantage entre Proust et Claire Cros.

    Mais qui est-elle ? Qui est Claire Cros ? J’ai repris aujourd’hui ce texte paru en 2004. Un pavé de 1408 pages défini par un logotitre, dont l’auteur est aussi illustrateur et maquettiste. Blanc ne s’appelle donc pas Blanc, même si ce (faut) titre permet de le définir comme ce qu’il est : un travail hors norme et remarquable. Seconde surprise, l’ouvrage est rétropaginé. Vous commencez par la dernière page pour remonter vers la première. OVNI disent ceux qui ne l’ont pas lu. Je préfère l’abréviation anglaise d’UFO (unidentified flying object), elle veut dire la même chose mais fait référence à plusieurs variantes : une chanson de Nina Hagen, un groupe de Hard Music, une série de télévision des 70’s, mais aussi un film, un roman, un jeu vidéo… Blanc est tout cela à la fois, et nul besoin d’une grande imagination pour y projeter toutes ces hypothèses.

Denis a chaud à sa géographie...

  • Jérôme E.
    Denis a chaud à sa géographie...

    Denis Lachaud a du talent. Denis Lachaud écrit de belles histoires. Denis Lachaud apprend l’allemand et il s’est depuis peu mis à l’hébreu pour son sixième roman dans lequel il reprend l’évocation géographique du premier, « J’apprends l’allemand », à savoir quitter un pays pour en rejoindre un autre, inconnu.
    Frédéric vit à Berlin, dans ce West-berlin si étrange de la guerre froide. Il accompagne ses parents diplomates au fil de leurs nombreuses missions. C’est un garçon issu d’un milieu sans histoire qui devrait en faire un homme sans histoire. Il n’échappera malgré tout pas à son destin lorsqu’arrivant en Israël il tombera d’un pied d’équilibre fragile. Avoir quitté un mur physique (Berlin) pour en découvrir un autre, immatériel, entre les musulmans et les juifs, l’oblige à choisir un camp, c’est à dire une langue. Frédéric apprendra l’hébreu.
    On reprochera juste une erreur géographique (et géo-politique) dans les premières pages. L’auteur y évoque Prenzlauer Berg comme un quartier situé en partie occidentale de Berlin à l’époque du Mur, ce qui, bien évidemment, est faux. Prenz’Berg était dans la division orientale du quadripartisme. J’ai demandé à plusieurs personnes de lire ce passage pour me donner leur sentiment. Avais-je mal compris ou y a-t-il bien méprise ? Tous sont formels. Il y a maldonne ou le texte n’est pas clair. Il est vrai que, faute de frappe, RFA devient facilement RDA.
    Quoi qu’il en soit, « J’apprends l’hébreu » et « J’apprends l’allemand » sont d’excellents romans.

Et si Einstein s'était trompé...

  • Jérôme E.
    Et si Einstein s'était trompé...

    Un destin à multiples facettes autour duquel l'on peut tout imaginer. Qu'avait découvert Ettore Majorana ? En savait-il plus sur les postulats de la physique que ses contemporains ? L'on est véritablement happé par cette histoire construite comme un thriller. Anne-Marie Cambon tient le lecteur en haleine jusqu'à la dernière page grâce à une triangularité obscure : un savant hors du commun à l'égal de Newton et Galilée, une disparition mystérieuse, et un soupçon de science fiction face à des esprits cartésiens. Les éléments sont réunis pour épaissir le mystère d'un homme au destin exceptionnel, parti vers Une destination légèrement incertaine. Laquelle ? Pour essayer de le découvrir, son frère achète les services d’un détective sous les traits d’un soldat américain envoyé en Italie pendant la seconde guerre mondiale. Que découvrira-t-il et par quels moyens ? La réponse est dans ces 350 pages qui se lisent avec la facilité du plaisir. À la fois enquête policière, roman d'anticipation et biographie apocryphe, l'histoire est l'une des plus captivantes de cet automne littéraire. Chapeau bas.