Jérôme E.
DIGNE DES GRANDS AUTEURS POPULAIRES DES ANNEES 60 & 70

A tous les amoureux de la littérature populaire des années 60 & 70, le livre de Françoise Gehannin, Tatiana Lafumette ou la guerre des branchés, rappellera les histoires dansantes et pittoresques des romans de Marie Cardinal, Christiane Rochefort, Janine Boissard, excusez du peu ! et pourquoi pas Nicole de Buron. C’est drôle, plein d’esprit et sans prétention, c’est à dire avec toute la modestie du travail bien fait.

Je l’ai kifé dés la première page Tatiana, lorsqu’ elle sort de chez son psy en se demandant si elle rentre chez elle ou pas. Ceux qui sont en analyse comprendront… Ensuite, j’ai aimé les détails. Tous les détails. Françoise Gehannin ne se contente pas d’évoquer un simple portable qui sonne, non, elle vous en donne la couleur, la marque, la forme, vous décrit le type de sonnerie : classique ou « polyphonique » ; idem avec un manteau qui aurait pu rester un banal pardessus, que niet, l’on apprend qu’il est en « cuir verni noir serti d’une bande rouge orangée dans le dos (Albertta Feretti, 2371 euros, recommandé par Elle) »… je me régale de cette délicieuse caricature des bobos intra-muros. J’ai les mêmes en bas de chez moi, avec une préférence pour le personnage de Rosalie Vivien, plus entière, moins superficielle que les zozos de la fripe à pas-de-prix, Rosalie la séropo qui « n’aime pas le mot séropo (…) Cette façon de faire copain-copain avec le virus, de faire partie de son club ». On s’y attache, c’es ma favorite, oui, voilà très longtemps que je n’étais pas tombé amoureux d’une héroïne de roman. Un peu plus loin, Françoise Gehannin ose un rapprochement à pas piquer des hannetons ! entre l’oeuvre de Victor Hugo et le sida, là encore, il fallait oser et je suis plié en deux. Bref, une histoire dans laquelle on apprend que les filles sont désormais comme dans la chanson*, davantage pilules que pastilles et plutôt Vodka que Camomille. Un livre d’été, un livre d’hiver, de vacances et de travail dans les transports en commun ou en pose déjeuner. J’en ai acheté trois exemplaires pour les offrir.

Sandrine B.
Des comptes à règler

Quant on suit les tribulations de Tatiana, on retrouve tout ce qui nous éreinte, nous amuse et nous horripile chez nous, chez les autres. Cette Tatiana est une femme de notre temps, on s'y reconnait, on la déteste. En tout cas, lorsque l'on regarde de près les commentaires de ceux qui affirment aimer lire, on se rend bien compte que ces femmes qui bougent, qui tournent en rond, qui s'emballent pour un rien, continuent d'enerver les machos qui ne sont sensibles qu'aux belles tournures de phrases des lors qu'elles ne sont écrites que par des femmes... Le chemin est encore long!
Moi je n'ai pas eu de "migraine" (pourtant apanage de mon sexe) et j'ai beaucoup ri.

Yv

Ça commence bien, belle écriture, plutôt enlevée et recherchée, de longues phrases bien travaillées, du vocabulaire; Mais ça me fatigue assez vite : pour résumer, j'ai eu l'impression de me retrouver dans un monologue d'une jeune femme qui ne se laisse interrompre par personne : une logorhée, pas inintéressante certes, mais propice aux migraines. On doit l'écouter coûte que coûte où on s'en va. Ce que j'ai fait.